
Le terme « passif » n’étant pas déposé, il est important de se référer aux standards « Passivhaus » établis par les créateurs.
Le Pr. Adamson et le Dr. Feist. ont inventé à la fin des années 80, le concept de bâtiment passif basé sur des principes scientifiques physiques.
L’idée est simple, concevoir un bâtiment suffisamment étanche et isolé pour que les apports solaires et internes répondent au confort thermique des usagers. Cela rend le bâtiment « passif » puisque qu’il n’y a pas de chauffage « actif ». Comme un manteau épais qui nous réchauffe en gardant la chaleur de notre corps à l’intérieur.
Les principes passifs du bâtiment sont :
– Capter de bons apports solaires et garder les apports internes
– Concevoir une isolation renforcée en murs, sol et toiture
– Prévoir un vitrage isolé
– Eradiquer les ponts thermique
– Mettre en place d’une étanchéité à l’air complète et qualitative
– Installer une ventilation controlée
« Un bâtiment passif est un bâtiment qui, par ses seules qualités constructives, la rigueur et l’optimisation de sa conception et de sa réalisation, (…) assure sa propre régulation thermique et climatique sans nécessiter l’installation d’un équipement de chauffage traditionnel ».
JC Tremsal et JL Bertez, Habitat durable, Ed. Alternatives, 2017
Le PassivHaus Institute (PHI) fondé par le Dr Feist élabore un cadre scientifique pour atteindre les performances du passif. Une construction passive doit répondre à 4 critères précis :
– Le besoin de chauffage doit être inférieur à 15 kWh/m²/an.
– La consommation d’énergie primaire doit être inférieure à 120 kWh/m²/an et inférieure à 60 kWh/m²/an d’énergie renouvelable tous usages confondus, du chauffage à l’électroménager.
– L’étanchéité à l’air testée sous une pression de 50 pascals (n50) doit être inférieure ou égale à 0,6 volume d’air/h. Soit un résultat 5 fois plus performant que le niveau exigé pour les bâtiments basse consommation (BBC) ou la RT 2012.
– La limitation de la surchauffe. Ce critère de confort défini que moins des 10 % des jours de l’année doivent connaitre des pics de température dépassant les 25°C.
source : lamaisonpassive.fr
Ces critères sont des objectifs de résultat : validés, le bâtiment est passif.
Les performances énergétiques d’un bâtiment passif doivent être mesurées avec un moteur de calcul spécifique : le PHPP (Passive house planning package) étant le plus commun. Cet outil permet l’estimation des objectifs cités ci-dessus.
La mise en place réelle de ces critères crée l’équilibre entre les besoins de chaleur des usagers et les apports solaires et internes (l’ensemble des activités internes des occupants : équipements et êtres vivants dégageant des watts).
Le système de ventilation double flux est un élément clé : l’air chaud sortant est utilisé pour préchauffer l’air froid entrant. Le surcoût de cette ventilation est compensé par l’absence de système de chauffage classique.
L’appoint de chauffage mis en place dans les bâtiments passifs, est nécessaire pour les jours très froids ou pour réchauffer l’habitat suite à une longue absence.
La rénovation passive :
Etant donné que nos anciens connaissaient les principes du bioclimatisme, une grande partie des vieilles bâtisses possèdent de bonnes bases pour réaliser du passif. Par exemple, une longère en pierres sera déjà orientée principalement au Sud, ce qui permet de capter les apports solaires et les ouvertures au Nord seront déjà réduites. De plus, l’inertie des murs épais en pierres ou terre sont de vrais atouts pour garder la chaleur interne.
Il suffira d’agrandir les ouvertures au Sud et de traiter l’humidité, problème courant dans ce type de bâtiment.
Les critères pour atteindre le Passivhaus en rénovation sont :
– Le besoin de chauffage doit être inférieur à 25 kWh/m²/an.
– La consommation d’énergie primaire doit être inférieure à 120 kWh/m²/an et inférieure à 60 kWh/m²/an d’énergie renouvelable tous usages confondus, du chauffage à l’électroménager.
– L’étanchéité à l’air testée sous une pression de 50 pascals (n50) doit être inférieure ou égale à 1 volume d’air/h. Soit un résultat 5 fois plus performant que le niveau exigé pour les bâtiments basse consommation (BBC) ou la RT 2012.
– La limitation de la surchauffe. Ce critère de confort défini que moins des 10 % des jours de l’année doivent connaitre des pics de température dépassant les 25°C.
Le niveau d’étanchéité à l’air et le besoin de chauffage sont légèrement assouplis.
Attention à l’amalgame !
L’étanchéité à l’air n’influe pas sur la persirance de vos murs et de votre habitat. Les matériaux des parois sont choisis pour que tout respire, la vapeur d’eau s’échappe. Seul l’air chaud est volontairement conservé. Grâce à la ventilation très performante, votre air sera encore plus sain que dans un bâtiment classique et la température sera homogène partout.
Et pour ce qui est de l’ouverture des fenêtres, vous n’avez pas de chauffage qui tourne, ouvrez les fenêtres si vous le souhaitez, il n’y a aucun mal à cela.
Site qui regroupe tous les projets labellisé Passivhaus : https://passivehouse-database.org